Il est important pour un manager de comprendre et de repérer dans quelle phase de structuration du temps les membres de son équipe se trouvent, pour agir avec efficacité sur le fonctionnement de l’équipe. Des personnes en présence des unes des autres adoptent en effet certaines façons bien précises de structurer leur temps commun. Ces modes de structurations sont au nombre de 6.

Le passe-temps :

Plutôt que de rester à se regarder sans rien dire, on prend n’importe quoi comme sujet de discussion, sans objectif déterminé. Chacun s’efforce de combler le vide qui s’installe. On se lance dans des lieux communs, des sujets d’intérêt général, on bavarde en évitant les conflits d’opinion.

Le passe-temps présente 2 risques :

  • Il peut constituer une perte de temps lorsqu’il empêche l’activité.
  • Il est aussi le point de départ d’affrontements relationnels lorsqu’il diverge vers des conflits d’opinion.

 

Cependant il comporte souvent des avantages relationnels :

  • Il permet de se reposer de temps à autre
  • Il est l’occasion de se tester, de se jauger lorsqu’on ne se connaît pas bien (excellente entrée en matière pour mener une discussion avec une nouvelle relation).

 

Le rituel :

Le rituel est caractérisé par des échanges sûrs et prévisibles où chacun sait ce qu’il doit socialement faire ou dire. Le « bonjour » du matin est un rituel auquel on répond par un autre « bonjour ». Le rituel est une excellente entrée en matière pour l’activité. Par son caractère répétitif, tout rituel est sécurisant. Il ne présente aucun risque à condition que l’on respecte ce qui doit se faire au niveau social.

L’activité :

L’activité est orientée vers un but, vise un résultat. Le groupe échange des informations, réfléchit et agit ensemble. Les membres de l’équipe donnent des avis, écoutent, s’informent… On travaille ensemble, ce qui ne veut pas dire qu’on est d’accord sur le fond, mais que l’on est décidé à avancer dans des projets communs ou la résolution de problèmes.

Le retrait :

Un membre de l’équipe s’arrête, physiquement ou mentalement, de participer à l’activité du groupe. Quand cela ne dure pas longtemps, ce n’est pas grave. L’avantage du retrait est de permettre d’éviter d’être submergé par trop de stimulations extérieures négatives. Son inconvénient est de constituer souvent un comportement de fuite.

Le jeu psychologique :

Très souvent inconscient, un jeu psychologique débute par une « accroche », verbale ou non, lancée par un participant. Un autre participant est touché par l’accroche dans l’un de ses points faibles et y répond. Dès lors le jeu est engagé et il se produit entre les deux des échanges verbaux apparemment logiques. Mais ces échanges, n’ont en fait d’autre résultat, au niveau psychologique, que d’amener un des participants à un propos excessif ou déplacé qui laisse l’autre désagréablement stupéfait. Le jeu se termine pour les participants par un sentiment de répétitivité du genre « c’est toujours pareil ».

Le « lâcher-prise » :

C’est un échange sincère et sans enjeu, présentant un caractère d’intimité rompant avec le contexte purement professionnel. Il fait peur en général car il demande une forte implication personnelle et repose sur l’absence de défense et la confiance. Cependant son immense avantage est d’apporter des signes de reconnaissance intenses, authentiques et gratifiants.


En entreprise la majeure partie du temps devrait être consacrée à l’activité. Les retraits et rituels y sont rares et le « lâcher-prise » est peu fréquent. Beaucoup de conflits naissent du fait que les personnes rassemblées, bien qu’étant physiquement ensemble et apparemment d’accord pour le rester, ne sont pas d’accord sur un mode commun de structuration du temps. La base même du conflit dit de « processus » est un désaccord non pas sur ce qui se dit ou fait sur le fond (contenu) mais sur la façon de passer (structurer) le temps ensemble (processus).

Lorsqu’un manager est capable de traiter un thème (contenu) tout en constatant que son groupe s’engage dans un passe-temps ou un jeu psychologique (processus), il confirme être un bon manager. Comportement habituel d’un groupe : lorsque l’activité n’est pas clairement définie ou que les membres du groupe ne sont pas d’accord sur la façon de la mener, ils adoptent d’autres façons de structurer leur temps, généralement des passe-temps ou des jeux psychologiques.

Conseil pratique : En présence de difficultés relationnelles, en particulier de jeux psychologiques, le manager a intérêt, pour « calmer le jeu », à faire revenir le groupe vers des modes de structuration moins impliquant tels que :

  • l’activité (revenir au travail en commun)
  • le passe-temps (lancer une diversion)
  • le retrait (proposer une pause)

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