Les méthodes d’analyse fonctionnelle, de sûreté de fonctionnement, l’AMDEC notamment, sont des outils utilisés en conception permettant de prévoir les performances, la fiabilité, la maintenabilité… Les méthodes d’analyse de la valeur permettent de réduire les coûts. Des méthodes plus récentes inspirées des sciences humaines (CEM, CAUTIC, MQI) viennent compléter ces approches techniques, et rendent les besoins du client plus lisibles pour le concepteur.

L’ANALYSE FONCTIONNELLE

C’est une démarche consistant à recenser de façon exhaustive, ordonner, valoriser et hiérarchiser les fonctions remplies par un produit ou un service. L’analyse fonctionnelle, aide à la conception, est souvent la base du cahier des charges. Elle constitue une phase essentielle de toute analyse de la valeur.
L’analyse fonctionnelle s’attache à décomposer le produit en fonctions, en les hiérarchisant suivant la valeur perçue par le client.
La méthode incite celui qui la pratique à se poser la question : à quoi cela sert-il ? en laissant dans l’ombre comment on le fait. Ce raisonnement permet de se rapprocher de la satisfaction du besoin du client.
L’analyse fonctionnelle s’appuie au départ sur l’inventaire des besoins réels et des résultats attendus des utilisateurs. En parallèle, on examine les fonctions que doit offrir le produit pour satisfaire ces besoins (ex. pour un meuble bar : « contenir apéritifs, digestifs, verres, ouvre-bouteilles »).

Plusieurs démarches existent pour identifier la liste des fonctions d’un produit. Citons en particulier :

L’analyse de l’environnement : on recherche tous les éléments de l’environnement d’un produit (objets, personnes, ambiance…) pour faire un inventaire complet de tout ce qui, de près ou de loin, est en relation avec le produit et pour étudier les relations entre le produit et ces éléments.

L’analyse de la vie du produit : à chaque séquence de la vie du produit, on examine les situations rencontrées et les besoins qui en découlent. Ceci consiste à dérouler la vie du produit en séquences, de sa sortie d’usine jusqu’à son état limite. A chaque séquence caractéristique correspond une fonction (ex. : un meuble doit être capable de résister aux contraintes mécaniques d’un déménagement).

L’analyse fonctionnelle se poursuit suivant trois étapes :

1 – La validation
Lorsqu’elles sont listées, les fonctions doivent être validées. On se pose alors les questions :
« Quelle est leur raison d’être ? »
« Quels sont les événements qui les rendraient inutiles ? »
2 – Le regroupement
On peut regrouper ensuite les fonctions par famille, pour simplifier et synthétiser. Quatre familles se retrouvent dans beaucoup de produits : fonction d’estime, fonction de service, fonction de construction, fonction de contrainte.
3 – La valorisation
Chaque famille est détaillée en fonctions et sous-fonctions, si nécessaire, ce qui permet de distinguer clairement où sont les grandes valeurs fonctionnelles. Ceci servira ensuite de référence lors des évaluations de coût des solutions.

L’analyse fonctionnelle aboutit au cahier des charges fonctionnel (CdCF) qui décrit chaque fonction avec une grande précision.

L’ANALYSE DE LA VALEUR

La valeur est le jugement porté sur le produit par l’utilisateur sur la base de ses attentes et de ses motivations. Elle croît lorsque, toute chose égale par ailleurs, la satisfaction du besoin de l’utilisateur augmente et/ou la dépense afférente au produit diminue.
Etroitement associée à l’analyse fonctionnelle, l’analyse de la valeur est une démarche rigoureuse et créative qui a pour but de concevoir un produit qui donne satisfaction au client, sans superflu, au meilleur coût. Elle attribue un coût à chaque fonction identifiée et recherche comment chacune peut être remplie au moindre coût.

L’idée centrale de l’analyse de la valeur est donc très simple : il s’agit d’analyser en parallèle la valeur d’utilité et le coût d’un objet ou d’un service. On se demande pour chaque fonction, activité, tâche… à quoi elle sert (utilité, objectif), et à combien elle revient, et enfin s’il n’y aurait pas un autre moyen pour obtenir un résultat égal ou supérieur à un coût égal ou inférieur. Elle permet ainsi l’optimisation des moyens par rapport aux fins, par l’analyse des écarts entre ce qui est réalisé (produit) et les buts que l’on vise.
Autrement dit, c’est une recherche systématique des opérations nécessaires et suffisantes pour que soient satisfaites les « fonctions » requises, compte tenu de leur importance relative et de leur coût. Elle permet ainsi de déterminer les domaines où des réductions, des suppressions ou des allégements peuvent être opérés sans nuire aux prestations apportées.
Le coût est fixé en tenant compte de la valeur que le client perçoit de la fonction ; on met en adéquation l’attente de l’utilisateur et le produit, en terme de qualité et de prix pour l’utilisateur, de fonction et de coût pour le concepteur.

C’est une méthode formelle. Un animateur interne ou externe à l’entreprise anime un groupe de travail pluridisciplinaire composé de personnes issues des divers services concernés par le problème à résoudre. Le plan standard d’une A.V. se déroule selon les sept phases suivantes :

  • L’orientation de l’action,
  • La recherche de l’information,
  • L’analyse fonctionnelle (fonctions et coûts),
  • La recherche d’idées et de voies de solution,
  • L’étude et l’évaluation des solutions.
  • Toutes ces étapes aboutissent au bilan prévisionnel et à des propositions, puis au choix final.
  • Le suivi de la réalisation rectifie, s’il y a lieu, le programme.

 

L’analyse de la valeur apporte une rationalisation du produit, qui se traduit couramment, à qualité égale ou même supérieure, par des gains de 20 à 30 % sur le coût, pouvant aller jusqu’à 70 %.

Copyright : INFOQUALITE

Partager cet article